Interview extraite d'un dossier "société de l'information et démocratie" ouvert par Médiapart.



Roland Cayrol est fondateur et conseiller de l'institut CSA, chercheur associé à Sciences-Po. Il a notamment publié La nuit des politiques (Hachette Littératures), La revanche de l'opinion (Jacob Duvernet) et Médias et démocratie (Presses de Sciences-Po).


Qu'y a t- il de nouveau, aujourd'hui, dans le paysage de l'information en France?

Roland Cayrol : Internet, tout d'abord. Son usage s'est généralisé et ne concerne plus seulement les jeunes urbains, mais toutes les classes sociales. Pour la première fois, les sites web des quotidiens ont dépassé en audience le journal papier. Le Monde.fr a ainsi dépassé Le Monde. Nous sommes devant un phénomène durable. 
Or, on ne lit pas sur Internet de la même manière qu'on lit un journal. En moyenne, sur le site d'un quotidien, 20 % seulement de ce que lisent les internautes provient du journal papier, 80 % sont des dépêches, traitées en urgence par de jeunes journalistes. La fonction traditionnelle du journal, qui est une fonction d'analyse, de mise en perspective, disparaît : la hiérarchisation de l'information cède la place, dans la plupart des sites, à un autre mode de classement : la fréquence des connexions. C'est la googellisation de l'information.

Ce problème de la hiérarchisation de l'information est le plus important. Car les internautes ne vont pas chercher sur Internet une information mise en perspective: ils veulent savoir tout de suite ce dont tout le monde parle et non qu'on leur dise, au nom d'une autre logique construite par une rédaction, ce qui est important. L'information sur Internet évolue ainsi de plus en plus vers le « court-termisme » : elle n'est déjà presque plus ce qui vient de se passer, mais ce qui va se passer. D'où l'importance croissante du fait divers, mais aussi des petites phrases, de l'anecdotique, de l'image. 

Toutes les dérives qu'on avait pu voir ces dernières années dans les médias sont accentuées par Internet. Les journalistes vivent dans l'urgence, dans l'instant et n'ont pas le temps de vérifier l'information. Comment reconstruire, pour ce type d'information, des règles déontologiques de traitement de l'info comme on l'a fait progressivement pour la presse imprimée ? Cela va être un des principaux problèmes dans les prochaines années. Comment citer les gens, comment leur répondre ; tout cela est à imaginer sur Internet.

Un obstacle considérable existe : le manque d'argent. En effet, on ne sait pas encore financer l'information sur Internet. Il y a, pour les sites Internet des quotidiens papier comme pour les sites d'information qui n'existent qu'en ligne, un problème économique: aucun n'a pour l'instant trouvé les modalités d'une viabilité économique. Sous la forme papier, il y a encore, en France, un avenir pour la presse magazine et hebdomadaire. Pour les quotidiens en revanche, il n'y a d'avenir que dans le bi-média.

La constitution de grands groupes de presse est-elle aussi un problème ?

L'existence de grands groupes de presse est ancienne et peut procurer une solidité qui garantit une certaine indépendance, comme on le voit à l'étranger. Mais la spécificité française, c'est l'existence des groupes de presse dont l'intérêt principal réside ailleurs que dans la presse : dans l'armement, dans la distribution d'eau, le luxe, etc. Ce qui se traduit par deux choses : d'une part, une proximité et une dépendance envers la commande publique et donc l'État, d'autre part, la tentation pour ces groupes de mettre en synergie leurs diverses activités, de faire servir leur presse aux fins de leur activité industrielle principale. 

De ce point de vue, nous sommes vraiment une exception dans les grandes sociétés développées. Ajoutons les phénomènes de connivence entre journalistes et politiques que nous connaissons depuis longtemps. En outre, est maintenant aux commandes, tant du côté des journalistes que des politiques, une génération qui a toujours connu cette osmose. Lorsqu'on interviewe les genspour des études de lectorat, en général, les lecteurs aiment le journal qu'ils lisent, ils s'y retrouvent.

Mais il y a toujours une rubrique qui ne trouve pas grâce à leurs yeux, celle dans laquelle ils ont une compétence ! C'est absolument général. Ce n'est pas seulement une affaire d'expertise ou de manque de travail des journalistes, ou de structure des rédactions : on vit dans la pression de l'actualité brute, qui fait abandonner les tâches de rubricards classiques, au profit de journalistes tout-terrain. Il n'est pas rare qu'un journaliste vous demande : « Quelles questions je vous pose ? » C'est dû aussi à un manque criant de moyens: les rédactions sont pauvres, donc squelettiques, les journalistes ne peuvent acquérir une culture du milieu qu'ils couvrent. Le contrat de lecture se complique dans la période actuelle. Au lieu de savoir de quoi parle le décideur, le journaliste s'interroge sur la manière dont ce décideur se positionne. De leur côté, les acteurs vivent en permanence sur la posture, l'image, et les lecteurs et téléspectateurs sont dans la défiance: «On ne nous la fait pas».


Peut-on imaginer une inflexion de ces tendances ?

Il y a, au sein des jeunes générations, une certaine révolte contre cet état de choses. Mais beaucoup ont aussi intériorisé ce système et ont baissé les bras, voire n'hésitent pas à en profiter! Pourtant, dans notre démocratie, les médias jouent un rôle plus important que jamais : nous avons de moins en moins confiance dans les grandes institutions de référence, partis, syndicats, Églises. Nous sommes de plus en plus autonomes dans la construction de notre jugement. Désidéologisation et zapping vont ainsi de pair. Tout cela fait que notre information dépend de plus en plus de l'information de masse : la seule chose qui joue le rôle de lien commun, ce sont les grands médias, autour du « 20 heures » : leur responsabilité est donc considérable. Or, c'est au moment où cette responsabilité est la plus grande qu'on assiste aux dérives dont nous parlions. C'est ce décalage qui est aujourd'hui préoccupant.

Quel rôle peut jouer l'éducation populaire dans ce contexte ?

Un rôle fondamental! Je suis très frappé que dans les réunions publiques, les gens se plaignent toujours des médias, quel que soit le sujet: il y a toujours un moment où la question est abordée. Il faut donc d'abord en parler, faire parler : c'est un enjeu capital du débat citoyen. Par ailleurs, de très nombreux enseignants sont conscients de la nécessité de dispenser une formation critique des médias, mais ils manquent d'outils pédagogiques, de moyens pour le faire. Il y a là aussi un formidable défi. Il faut obtenir que la participation citoyenne se mêle de l'information et que les journalistes l'acceptent.

Ils ne sont pas propriétaires de l'information, qui est un bien commun. Les médias sont trop importants pour la démocratie pour les laisser aux seuls journalistes !


Propos recueillis par Joël Roman
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Rédigé par Walter le Mardi 14 Décembre 2010 à 10:02

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Appel à contributions partagées.


Avec les technologies de l’information et de la Communication, nos sociétés tendent à s’organiser en réseaux. Il devient aujourd’hui évident que l’information est devenue structurante dans la vie de nos territoires, et de ce point de vue, l’arrivée d’Internet dans presque tous les lieux de vie, a intensifié cette tendance. Certains, tels Bernard Stiegler pensent que nous faisons face à une mutation profonde de notre modèle industriel, celui de l’« économie de la contribution » : avec Internet et les réseaux, « il n'y a plus des producteurs d'un côté et des consommateurs de l'autre, mais toutes sortes de « contributeurs ».

Ce phénomène est apparu dès les années 1990 d'abord avec les logiciels gratuits, il s'est étendu à d'autres domaines avec les médias numériques. Le moteur de recherche Google, Facebook, l'encyclopédie en réseau Wikipédia, le site Wikileaks sont autant d’exemples qui montrent la portée des transformations à l’œuvre. Quelles que soit l’opinion que l’on a vis-à-vis de ces innovations, des systèmes d'intelligences collectives en réseau mobilisent, des centaines, des milliers, voire dans le cas des réseaux sociaux, des millions de gens.

Insérée dans une économie désormais globalisée, Nantes, bien-sûr n’est pas en reste. Autour du projet de la Cité des Arts et de la création, la métropole s’est dotée d’un projet stratégique de développement qui met en son centre les savoirs et la culture.

Cependant au-delà des aménagements en cours de l’espace urbain, il demeure cependant que cette économie de la contribution reste souterraine. Pourtant sur le territoire métropolitain, il est indéniable que beaucoup d’acteurs et d’initiatives existent : sites participatifs, médias citoyens, blogs, éditeurs alternatifs, centres de formation aux logiciels libres, entreprises d’e-learning… sont actifs tout au long de l’année, et contribuent, chacun à leur échelle à expérimenter les nouveaux modèles de partage d’information et de la connaissance.

Malgré le fort déploiement des TIC dans nos territoires, la préoccupation pour les contenus d'origine citoyenne passe souvent en arrière-plan : il reste beaucoup à faire pour que se développent la culture de la mutualisation des ressources et leur diffusion au bénéfice de tous.


Les principaux freins sont bien connus :

- Un système territorial et éducatif qui demeure hiérarchique et sectorisé et qui constitue un frein à l’innovation croisée.

- Un modèle économique pour les médias citoyens, introuvable en dehors du soutien majoritaire des collectivités.

- Dans la population : la persistance d’inégalités d’accès aux savoirs, la culture et aux TIC.

- De faibles capacités de communication pour les structures associatives.

- Une culture de la mutualisation entre acteurs de l’éducation, de la communication et des médias qui reste à construire dans le temps.

Ces défis à relever constituent autant d’enjeux pour le développement de nos territoires de vie.

Propositions

Avec l'aide d'acteurs déjà positionnés sur le territoire local et régional autour des enjeux de l’économie de la connaissance, notre proposition consiste à créer un collectif mobilisé autour de la problématique du développement de la contribution citoyenne sur les réseaux, à l’échelle de la métropole nantaise et à l'échelon régional.

Pour ce faire nous proposons d’agir à 4 niveaux :

1. Animer un site contributif et citoyen
- Il sera constitué des contributions volontaires de médias citoyens / web TV, tels que TVREZE, Citizen Nantes, Fragil, etc...

2. Agir à la promotion de la notion du web contributif et citoyen : en organisant une journée annuelle sur ce thème, mais aussi par des actions de communication, des conférences, débats en ligne, etc…

3. Soutenir des actions locales : par des appels à micro-projets ouverts à des particuliers – associations, établissements d’enseignement, en vue d’aider à la production de ressources et de services proposés par la société civile :
- avec des débats en ligne
- des ressources éducatives partagées
- des reportages…

4. Repérer des actions locales ou extérieures, relevant des nouveaux modèles contributifs.

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Rédigé par Walter le Vendredi 10 Décembre 2010 à 16:34

Lundi 6 Décembre 2010

Infos générales

Le JDD du 20 novembre 2010 annonçait que le Crédit mutuel est devenu le premier groupe de presse quotidienne régionale.


Avec la reprise de l'Est Républicain et ses quelques 1 170 000 exemplaires vendus, le Crédit mutuel occupe la première place de la presse quotidienne régionale (5,2 millions d'exemplaires). L'époque est à la concentration. Les nouveaux modèles économiques demandent des regroupements de plus de 500 000 exemplaires. Cela permet de mutualiser les sites d'impression, la publicité...

Quatre blocs se dessinent désormais. De dix, le nombre d'acteurs devrait se réduire de 3 ou 4.
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Rédigé par Walter le Lundi 6 Décembre 2010 à 20:42

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Ouf, nous voilà donc soulagés dans l'épisode de la crise Irlandaise. En effet, le Quotidien Les Echos nous affirme que "Paris (Paris ou la France ?) n'aura rien à décaisser. Il n'y aura donc pas de dégradation du déficit de l'Etat français" souligne le quotidien Economique.


Sauf que, précise-t-il : "l'impact ne se ferait ressentir que si un Etat secouru venait à faire défaut". Avec ce genre de réserve, on ne peut bien sûr qu'être rassuré. Enfin, à moitié. 
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Rédigé par Walter le Lundi 22 Novembre 2010 à 13:58

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Samedi 20 Novembre 2010

Infos particulières

Ce 20 novembre 2010, je relis non sans malice, le dossier de l'Express du 18 septembre qui débutait ainsi :


Sarkozy-Fillon : la fin !
"Officiellement rien n'est décidé. Mais c'est désormais une question d'autorité présidentielle : le chef de l'Etat n'a guère d'autre choix que de séparer de son Premier ministre".
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Rédigé par Walter le Samedi 20 Novembre 2010 à 18:06

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Infos générales

Le 9 novembre est donc paru le texte traçant les grandes orientations politiques des socialistes pour construire une société basée sur l’égalité réelle entre les citoyens.


Ce texte révèle à mon sens une bonne et une mauvaise nouvelle.

Commençons par la bonne. Le P.S travaille. Le texte est dense et appliqué ; on ne peut qu'être d'accord sur le constat : les effets de la crise laissent apparaître une remontée sans égal des inégalités dans notre pays. 

Pour lutter contre, quatre leviers sont ici actionnés : éducation, imposition du patrimoine / logement, lutte contre les discriminations, réforme du service public.  Les recettes s'inscrivent ici dans la plus pure tradition socialiste.

Passons à la mauvaise nouvelle. Le principal défaut que je trouve à ce texte est qu'il ne fait pas mention de l'origine de ces inégalités. Si on perçoit bien que les socialistes ont fait leur deuil d'une lecture marxiste de la société, on voit encore mal ce qui vient remplacer l'analyse pour comprendre l'origine et la nature des déséquilibres actuels. 

Sans ces clés de lecture, autant dire que les propositions formulées tendent à apparaître comme des cautères sur une jambe de bois. J'en tiens pour preuve la partie relative à la redistribution des richesses qui sont toujours perçues au travers du Patrimoine et du territoire. Pourtant on sait fort bien depuis belles lurettes que les élites et le capital se jouent allègrement (sans jeu de mots) des frontières. 

Bref on est ici sur un registre bien connu, généreux mais insuffisant pour escompter rééquilibrer la donne. Je regrette donc un texte qui manque d'une analyse préalable, faisant référence aux régulations à apporter au capitalisme financier, pour aller par exemple, vers une société post-consumériste. Cette explication de texte me parait pourtant plus que nécessaire pour pouvoir apprécier le travail qui vient d'être réalisé. La suite certainement au prochain épisode.
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Rédigé par Walter le Jeudi 11 Novembre 2010 à 20:53

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Dimanche 7 Novembre 2010

Infos générales

Cette semaine, dans les médias la tonalité générale est à la résignation.

Un sondage Ifop publié par le Journal du dimanche, 71% des Français ne croient pas au retour de la retraite à 60 ans promise par le Parti socialiste s'il remporte l'élection présidentielle de 2012.

Sur les 1.007 personnes interrogées du 2 au 4 novembre, 64% pensent "qu'il fallait bien passer" par un relèvement de l'âge légal et 36% estiment au contraire qu'il fallait "s'y opposer par tous les moyens".

Du côté des syndicats, la division règne désormais entre les centrales.
Bref, rien de nouveau sous le soleil : malheur aux vaincus

Seule petite lueur dans la presse : l'appel au référendum lancé (bien tardivement) par le journal Politis : http://www.politis.fr/Appel-pour-un-referendum,11593.html
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Rédigé par Walter le Dimanche 7 Novembre 2010 à 22:15

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Lundi 18 Octobre 2010

Infos générales

Vu sur l'atelier des medias - On en parlait depuis longtemps. Google l'a faite. La TV connectée.


Ce mois-ci, des téléviseurs Google-TV vont être commercialisés aux États-Unis. D'ici 2011, l'ensemble de la planète pourrait accéder à ce service mêlant internet, web, télé, applications et recherche contextuelle.

" Vous n’aurez pas 50 chaînes, 500 chaînes, mais des millions de chaînes. Vous serez capable de voir tout ce que vous voulez, en direct ou enregistré, où vous voudrez : TV, ordinateur, écran mobile, vous aurez juste un brancher un tuyau (Internet) sur une boîte (écran), et regarder.”, déclare le patron de Business Insider, Henry Blodget.

Les grandes chaînes, les constructeurs, les fournisseurs d'accès à internet, les géants des nouvelles technologies, tout le monde se lance dans une course vers la télé de demain qui pose encore énormément de questions: quelle économie (publicité, production...) ? Quels usages (individuel, familial, mobile...) ? Quels types de productions (directs, magazines, "home made"...) ? Quelle place pour le téléspectateur (modèle vertical, horizontal, participatif, facebook, twitter...) ? 
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Rédigé par Walter le Lundi 18 Octobre 2010 à 09:13

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Selon les chiffres définitifs d'un rapport révélés le jeudi 16 septembre 2010 par Le Parisien, le bouclier fiscal a coûté en 2009 à l'Etat 678,99 millions d'euros de remboursements à 18 764 contribuables bénéficiaires.


En 2009, le bouclier fiscal a coûté en 2009 à l'Etat 678,99 millions d'euros
D'après ces données émanant du ministère du budget et transmises aux commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat, la restitution moyenne a été de 36 186 euros par contribuable concerné par ce dispositif. 

Commentaire : " A l'heure où l'on cherche a réduire le déficit budgétaire de l'Etat en rabotant notamment les niches fiscales, en voilà une solution toute trouvée ! "

Source : Le Parisien
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Rédigé par Walter le Vendredi 17 Septembre 2010 à 03:40

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Infos générales

C'est quoi, une éducation postmoderne ?
Le groupe Compas, groupe de réflexion, recherche et action qui analyse l’évolution et  les enjeux des savoirs produits par les sciences de la cognition sur l’éducation et sur les nouvelles technologies pour la communication et l’information, organise, mardi 21 septembre, son premier séminaire de rentrée, dans les locaux de Normale Sup, rue d'Ulm 

  Au programme de cette séance : une discussion avec Aharon Aviram, de l’Université Ben Gurion, Negev Beer Sheva, Israël autour de la question, autour de son ouvrage Réinventer l'éducation dans les démocraties postmodernes (un aperçu de 80 pages en PDF ici ). 

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Rédigé par Walter le Jeudi 16 Septembre 2010 à 08:59

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