Infos générales

L'INSEE vient de publier une étude qui porte sur l'indice des prix des logements anciens. Au 2e trimestre, l'augmentation des prix en province baisse très légèrement :


Vers un retournement du marché immobilier ?
de 0,1 % (CVS) au deuxième trimestre 2011 : - 0,3 % pour les maisons et + 0,2 % pour les appartements. Sur un an, les prix des logements anciens en province sont en hausse de 4,3 % : +4,6 % pour les maisons et +3,8 % pour les appartements.
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Tags : immobilier insee
Rédigé par Walter le Jeudi 8 Septembre 2011 à 16:52

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Certes avec un certain décalage, on commence à mesurer les effets de la (précédente) crise. Selon L'INSEE, si le niveau de vie des Français semble avoir été préservé en dépit de la crise avec un niveau de vie médian à 19 080 euros (en progression de 0,4 % en 2009), il n'en demeure pas moins que 8,2 millions de Français vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté.


Selon l'INSEE, 8,2 millions de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Les chiffres publiées par l'INSEE nous révèlent que la crise n'aura pas été sans conséquence sur le niveau de vie des Français, même si le modèle social et le plan de relance aura au final permis de limiter la casse d'une économie qui rappelons le, a enregistré sa plus lourde récession d'après-guerre. Le revenu disponible du ménage (net des impôts directs divisé par le nombre d' « unités de consommation » s'élevait donc en 2009 à 1.590 euros par mois, soit 19.080 euros par an.

Ce tableau cache toutefois des disparités : le niveau de vie des 10 % des personnes les plus modestes a baissé de 1,1 % en 2009 (il est inférieur à 867 euros par mois), tandis que celui des 10 % les plus aisés a crû de 0,7 % (au moins 2.987 euros mensuels).


Les plus modestes, grands perdants de la crise

Comme il était prévisible, les plus modestes sont les grands perdants de la crise, comme en atteste par exemple la hausse du taux de pauvreté. Après avoir décru de 1996 à 2004 puis s'être stabilisé autour de 13 %, « le taux de pauvreté a augmenté de 0,5 point entre 2008 et 2009, pour revenir à un taux voisin de celui de 2007 », poursuit l'étude.

Le seuil de pauvreté était de 954 euros par mois, concernant 13,5 % des Français en 2009, soit 8,17 millions de personnes, dont la moitié vivait avec moins de 773 euros par mois. Nicolas Sarkozy s'était engagé à abaisser d'un tiers le taux de pauvreté au cours de la législature. Pour l'INSEE, il ne fait pas de doute que « L'augmentation du nombre de personnes pauvres peut être rapprochée de la hausse du chômage induite par la crise », explique . Seule réjouissance au tableau, la situation aurait pu être pire : « Des mesures ponctuelles et la montée en charge progressive du revenu de solidarité active (RSA) ont permis de limiter les effet de la crise », poursuit l'étude. Au-delà des amortisseurs naturels (allocations chômage, prestations sociales...), la prime de solidarité active et la prime exceptionnelle de rentrée scolaire ont eu pour effet de diminuer le taux de pauvreté de 0,2 point en 2009, calcule l'Insee. On est ravis pour les personnes qui se cachent derrière les décimales. Pour le reste...
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Rédigé par Walter le Mardi 30 Août 2011 à 09:45

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Infos générales

Coté presse de proximité, ça bouge aussi du côté de nos voisins néerlandais. Un article des Echos du 9 aout 2011 détaille le modèle économique du Telegraaf, un des principaux acteurs de la presse aux Pays-Bas. Un concept qui repose sur 85 sites d'informations locales répartis sur 1/3 du territoire.


Un site nommé Dichtbiij réunit toutes les sources. Il a vocation à s'étendre à tout le pays. Le projet a demarré en 2010 avec 4 sites. Le premier comprenait des contributions. Le second avait un caractère commercial. Les 2 autres étant des aggrégateurs de contenus. L'article des Echos précise que les contributions doivent être nécesairementment sollicitées. Le modèle repose sur des journalistes entrepreneurs qui ici, travaillent avec les annonceurs pour signaler les promos, les actions locales, tel le sponsoring. De l'avis de Dan Brouwers, responsable du projet, nous sommes ici dans une zone entre information et publi reportages. La crédibilité de l'information reste la clé de voute. L'équipe est passée de 5 à 100 personnes, dont 1/3 pour l'êditorial. Les contenus intégrés contribuent aux revenus à 40%, 50% proviennent de la pub et 10% de sources diverses comme l'affiliation. A terme le projet vise l'intégration de 200 à 400 sites. Source : lesechos.fr
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Tags : Telegraaf
Rédigé par Walter le Samedi 27 Août 2011 à 10:43

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Samedi 26 Mars 2011

Infos générales

Toute campagne électorale livre son lot d'infos ou d'intox. Cette semaine une poignée de militants soutenant DSK ont réussi à faire parler d'eux en lançant le site www.dskvraifaux.fr
Leur objectif ? Aider à distinguer le vrai du faux parmi les questions qui leur parviennent.


DSK : Vrai ou Faux ?
Sur le fond pas de commentaires, mais cette initiative d'"en bas" la rend a priori sympathique. 

Habile mélange entre information et participation, cette initiative se révèle être un puissant outil de com' à ranger dans la panoplie du parfait communicant politique. A ne pas oublier pour les prochaines élections à venir. 2012, 2014... 

De là à penser une déclinaison locale d'ici 2014, pour tordre le cou à certaines idées reçues, il n'y a qu'un pas... à méditer. 

Et vous qu'en pensez-vous ? 
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Rédigé par Walter le Samedi 26 Mars 2011 à 07:46

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Le quotidien Les Echos du 15 mars 2011 publie un article intéressant sur les modes de consultation de l'information par les américains. Faisant référence à l'étude annuelle du " The State of the News media 2011", la tendance est au repli de tous les supports traditionnels au bénéfice du web, qui reste le seul à progresser. Un phénomène qui selon toute vraisemblance devrait nous concerner d'ici peu.


Selon cette étude, 46 % des américains sondés cite l'Internet comme source principale d'informations. Seules les télévisions locales restent devant le web (50%), mais a amorcé son repli. Signe des temps, 47 % utilisent leur mobile.
Quant au papier, il semble poursuivre un déclin accéléré. apès -10 % en 2009, 2010 a été marqué par un repli de 5 % pour la diffusion des quotidiens (-8,9 % por les magazines). Pour la première fois Internet a généré davantage de ressources publicitaires que les quotidiens, avec une hausse de 13,9% avec 25,8 milliards de dollars.

L'étude du pew Research center nous apprend que peu d'Américains sont prêt à payer de l'information en ligne. Seuls les quotidiens d'information financières professionnelle parviennent à instaurer ce modèle. Du coup beaucoup ont abandonné cette idée. 

Enfin l'étude met en évidence un effritement des trois chaines principales chaines d'information qui ont perdu 16 % de leurs téléspectateurs en Prime time. La chute pour CNN étant spectaculaire, puisque estimée à -37 %. Il s'en suit un virage drastique sur le web pour chercher à élargir leur audience. pour l'heure les services de vidéo à la demande n'ont pas eu d'impact sur les abonnements.  


 
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Rédigé par Walter le Mardi 15 Mars 2011 à 14:01

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Le paysage de l'information est en pleine mutation outre-Atlantique. pour détailler ce point de vue, Le journal Les Echos du 14 mars 2011 passe en revue le cas du média "The Bay Citizen". Au détour d'un bref article on apprend que ce nouveau venu a été créé il y un an sur le modèle non-profit (non lucratifs a priori). Financé par des dons et des accords éditoriaux, il concurrence de plus en plus le San Fransico Chronicle.


L'histoire raconte qu'après deux tours de table pour 15 millions de dollar au total,  The Bay Citizen  est né sur le web. Ce site qui traite d'actualités locales, de politique ou de culture, s'étend désormais au delà de la ville pour couvrir l'Etat de San José. Il emploie 30 personnes dont 18 à la rédaction. Il possède des partenariats avec 25 sites pour du contenu hyper local.

Le site est entièrement indépendant de la publicité. Il est financé par des dons et diversifie ses revenus par le sponsoring et la syndication. The Bay Citizen fournit ses contenus au New York Times, pour un supplément local de 2 pages. 

L'audience du site est aujourd'hui de 200 000 visiteurs uniques.  Dans le sillage de ce modèle d'autres sites dits "pure players" se sont créés (voir the Texas tribune  ). De quoi former un modèle alternatif d'information ? L'histoire nous le dira.

Source : les Echos, par Nicolas Rauline.  
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Rédigé par Walter le Lundi 14 Mars 2011 à 13:34

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Mercredi 9 Mars 2011

Infos générales

Dans le journal Le monde du 5 mars, Michel Serres revisite l'éducation au travers des évolutions de nos sociétés contemporaines.


Dans un monde où tout à changé, Michel Serres invite à se demander s'il est possible de penser l'école comme celle d'hier ?
Au vu de son énoncé, il, la réponse est résolument NON.

Hier issue d'un monde très majoritairement agricole, la culture de l'écolier d'aujourd'hui est devenue urbaine à 99%. L'écolier ne vit plus en vase clos et évolue dans un monde globalisé. Avec le progrès, son espérance de vie s'est considérablement allongée. Dans le même temps, ses liens sociaux, familiaux notamment se sont distendus. Voilà pour le corps.

Pour la connaissance, les évolutions sont également profondes. Le rythme d'actualisation s'est considérablement accéléré. Les médias et la publicité sont ici perçus comme vecteurs de troubles, délaissant leur fonction d'enseignement au profit d'une satisfaction immédiate de plaisirs. Dans l'intervalle du numérique, sans même que nous nous en rendions compte, un nouvel individu est né. Et celui-ci  parle, écrit, apprend autrement que ses parents.

Cet individu est morcelé. Plus égoïste, il se comporte différemment en société. Dans une société du soupçon généralisé, il reste aux jeunes générations Facebook pour re-créer de nouveaux liens.

Michel Serres observe que ces changements qui se produisent sous nos yeux, sont rarissimes à l'échelle de l'Histoire, et de comparer à ceux qui en leurs temps se sont produits au Néolithique, durant la Grèce antique, ou la Renaissance.

  


  
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Rédigé par Walter le Mercredi 9 Mars 2011 à 10:28

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Infos générales

Selon Les Echos du 9 mars 2011 (qui cite une étude du cabinet McKinsey), l'ensemble des activités liées à Internet (e-commerce, équipements informatiques, FAI...) représente 3,7 % du PIB français et contribue pour 25 % à la croissance française.


De ce point de vue Internet apparaît comme un catalyseur de l'économie française, mais qui,  selon l'enquête du cabinet de conseil McKinsey, reste sous-estimé. 
Cette étude montre qu'en 2009 les activités générées par la Toile ont généré 60 milliards d'euros de valeur ajoutée, soit 3,2 % du PIB français. Et selon les estimations de McKinsey, ce montant devait atteindre 72 milliards d'euros en 2010, soit 3,7 % du PIB. 

On apprend ainsi que « La filière Internet pèse d'ores et déjà davantage que des secteurs clefs de l'économie française, comme l'énergie, les transports ou encore l'agriculture, en valeur ajoutée », indique Eric Hazan, directeur associé du bureau français de McKinsey, co-rédacteur de l'étude. 

Mais c'est en termes de dynamique que les statistiques sont impressionnantes. 
Selon McKinsey, la « filière Internet » a contribué en 2009 et 2010 à 25 % de la croissance française. « Depuis l'an 2000, cette contribution s'est fortement accélérée. Elle était de 10 % au cours des quinze dernières années, et de 20 % sur la période 2005-2009 ». Et le rythme devrait être comparable d'ici 2015. A cette date, la filière Internet devrait représenter 129 milliards d'euros, soit 5,5 % du PIB...

Quatre quatre types d'activités ayant le Web comme support ont été passé en revue : le e-commerce, la publicité en ligne... -, les télécommunications sur IP-FAI... -, la fabrication et maintenance de matériel informatique destiné au Web (PC, « smartphones », composants électroniques) -, les activités de services informatiques ayant une connexion Web. Cette approche permet d'embrasser la totalité de la valeur générée par Internet.

Une nuance importante toutefois : dans cette photographie, McKinsey ne prend pas en compte la destruction de valeur qu'a pu engendrer l'irruption d'Internet

En outre, Internet a un effet d'entraînement sur l'ensemble de l'économie, notamment par les gains de productivité importants générés  au niveau des entreprises . Mieux, le taux de croissance moyen des entreprises intégrant fortement les technologies Web serait deux fois supérieur à celui des entreprises traditionnelles.

Maxime AMIOT
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Rédigé par Walter le Mercredi 9 Mars 2011 à 09:37

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Je m'étonnais de ne pas voir dans la presse des alertes sur la conditions des "petits propriétaires". Plus de 3 ans après le passage de la plus grave crise financière de l'après-guerre, les prix de l'immobilier ont baissé fortement : aux U.S, en Espagne, en Irlande, en Grande-Bretagne. Chez nous rien de tout cela. Après une courte chute en 2009, ils se sont remis à grimper. Pourtant, il ne me semble pas que la situation économique se soit améliorée depuis. Bien au contraire...


La France des propriétaires, un mirage qui piège ici aussi les plus pauvres
un temps je me suis dit, que peut-être, et pour des raisons qui m'échappent, seraient-on à l'abri d'un scénario similaire de baisse généralisée des prix. Mais au fond, ce qui m'interrogeait plus encore à la lecture des subprimes américains, c'est que le sujet, ici en France, ne trouvait pas de similarités. 

Voilà, c'est désormais chose faite, avec le 16ème rapport de La fondation de l'Abbé Pierre qui étrille la politique de logement, telle qu'actuellement mise en place. Dans ce rapport, on apprend que la crise financière a fait basculer dans la précarité des ménages qui étaient jusque-là sur le fil du rasoir. Du coup, on assiste à une extension de la «zone grise» du logement : cabanes, caravanes, tentes, caves, boxes… La fondation avait déjà pointé par le passé l’émergence de ces ersatz de logements. Elle démontre à quel point les recours accrus à ces formes d’habitat indignes constituent des amortisseurs de crise silencieux.

Il semblerait donc, ici aussi, que les mêmes causes produisent les mêmes effets. A bien y réfléchir Il aurait été étonnant qu'il en soit autrement.
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Rédigé par Walter le Mercredi 2 Février 2011 à 10:31

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Interview extraite d'un dossier "société de l'information et démocratie" ouvert par Médiapart.



Roland Cayrol est fondateur et conseiller de l'institut CSA, chercheur associé à Sciences-Po. Il a notamment publié La nuit des politiques (Hachette Littératures), La revanche de l'opinion (Jacob Duvernet) et Médias et démocratie (Presses de Sciences-Po).


Qu'y a t- il de nouveau, aujourd'hui, dans le paysage de l'information en France?

Roland Cayrol : Internet, tout d'abord. Son usage s'est généralisé et ne concerne plus seulement les jeunes urbains, mais toutes les classes sociales. Pour la première fois, les sites web des quotidiens ont dépassé en audience le journal papier. Le Monde.fr a ainsi dépassé Le Monde. Nous sommes devant un phénomène durable. 
Or, on ne lit pas sur Internet de la même manière qu'on lit un journal. En moyenne, sur le site d'un quotidien, 20 % seulement de ce que lisent les internautes provient du journal papier, 80 % sont des dépêches, traitées en urgence par de jeunes journalistes. La fonction traditionnelle du journal, qui est une fonction d'analyse, de mise en perspective, disparaît : la hiérarchisation de l'information cède la place, dans la plupart des sites, à un autre mode de classement : la fréquence des connexions. C'est la googellisation de l'information.

Ce problème de la hiérarchisation de l'information est le plus important. Car les internautes ne vont pas chercher sur Internet une information mise en perspective: ils veulent savoir tout de suite ce dont tout le monde parle et non qu'on leur dise, au nom d'une autre logique construite par une rédaction, ce qui est important. L'information sur Internet évolue ainsi de plus en plus vers le « court-termisme » : elle n'est déjà presque plus ce qui vient de se passer, mais ce qui va se passer. D'où l'importance croissante du fait divers, mais aussi des petites phrases, de l'anecdotique, de l'image. 

Toutes les dérives qu'on avait pu voir ces dernières années dans les médias sont accentuées par Internet. Les journalistes vivent dans l'urgence, dans l'instant et n'ont pas le temps de vérifier l'information. Comment reconstruire, pour ce type d'information, des règles déontologiques de traitement de l'info comme on l'a fait progressivement pour la presse imprimée ? Cela va être un des principaux problèmes dans les prochaines années. Comment citer les gens, comment leur répondre ; tout cela est à imaginer sur Internet.

Un obstacle considérable existe : le manque d'argent. En effet, on ne sait pas encore financer l'information sur Internet. Il y a, pour les sites Internet des quotidiens papier comme pour les sites d'information qui n'existent qu'en ligne, un problème économique: aucun n'a pour l'instant trouvé les modalités d'une viabilité économique. Sous la forme papier, il y a encore, en France, un avenir pour la presse magazine et hebdomadaire. Pour les quotidiens en revanche, il n'y a d'avenir que dans le bi-média.

La constitution de grands groupes de presse est-elle aussi un problème ?

L'existence de grands groupes de presse est ancienne et peut procurer une solidité qui garantit une certaine indépendance, comme on le voit à l'étranger. Mais la spécificité française, c'est l'existence des groupes de presse dont l'intérêt principal réside ailleurs que dans la presse : dans l'armement, dans la distribution d'eau, le luxe, etc. Ce qui se traduit par deux choses : d'une part, une proximité et une dépendance envers la commande publique et donc l'État, d'autre part, la tentation pour ces groupes de mettre en synergie leurs diverses activités, de faire servir leur presse aux fins de leur activité industrielle principale. 

De ce point de vue, nous sommes vraiment une exception dans les grandes sociétés développées. Ajoutons les phénomènes de connivence entre journalistes et politiques que nous connaissons depuis longtemps. En outre, est maintenant aux commandes, tant du côté des journalistes que des politiques, une génération qui a toujours connu cette osmose. Lorsqu'on interviewe les genspour des études de lectorat, en général, les lecteurs aiment le journal qu'ils lisent, ils s'y retrouvent.

Mais il y a toujours une rubrique qui ne trouve pas grâce à leurs yeux, celle dans laquelle ils ont une compétence ! C'est absolument général. Ce n'est pas seulement une affaire d'expertise ou de manque de travail des journalistes, ou de structure des rédactions : on vit dans la pression de l'actualité brute, qui fait abandonner les tâches de rubricards classiques, au profit de journalistes tout-terrain. Il n'est pas rare qu'un journaliste vous demande : « Quelles questions je vous pose ? » C'est dû aussi à un manque criant de moyens: les rédactions sont pauvres, donc squelettiques, les journalistes ne peuvent acquérir une culture du milieu qu'ils couvrent. Le contrat de lecture se complique dans la période actuelle. Au lieu de savoir de quoi parle le décideur, le journaliste s'interroge sur la manière dont ce décideur se positionne. De leur côté, les acteurs vivent en permanence sur la posture, l'image, et les lecteurs et téléspectateurs sont dans la défiance: «On ne nous la fait pas».


Peut-on imaginer une inflexion de ces tendances ?

Il y a, au sein des jeunes générations, une certaine révolte contre cet état de choses. Mais beaucoup ont aussi intériorisé ce système et ont baissé les bras, voire n'hésitent pas à en profiter! Pourtant, dans notre démocratie, les médias jouent un rôle plus important que jamais : nous avons de moins en moins confiance dans les grandes institutions de référence, partis, syndicats, Églises. Nous sommes de plus en plus autonomes dans la construction de notre jugement. Désidéologisation et zapping vont ainsi de pair. Tout cela fait que notre information dépend de plus en plus de l'information de masse : la seule chose qui joue le rôle de lien commun, ce sont les grands médias, autour du « 20 heures » : leur responsabilité est donc considérable. Or, c'est au moment où cette responsabilité est la plus grande qu'on assiste aux dérives dont nous parlions. C'est ce décalage qui est aujourd'hui préoccupant.

Quel rôle peut jouer l'éducation populaire dans ce contexte ?

Un rôle fondamental! Je suis très frappé que dans les réunions publiques, les gens se plaignent toujours des médias, quel que soit le sujet: il y a toujours un moment où la question est abordée. Il faut donc d'abord en parler, faire parler : c'est un enjeu capital du débat citoyen. Par ailleurs, de très nombreux enseignants sont conscients de la nécessité de dispenser une formation critique des médias, mais ils manquent d'outils pédagogiques, de moyens pour le faire. Il y a là aussi un formidable défi. Il faut obtenir que la participation citoyenne se mêle de l'information et que les journalistes l'acceptent.

Ils ne sont pas propriétaires de l'information, qui est un bien commun. Les médias sont trop importants pour la démocratie pour les laisser aux seuls journalistes !


Propos recueillis par Joël Roman
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Rédigé par Walter le Mardi 14 Décembre 2010 à 10:02

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