Mes petits billets d'humeur

Dans les deux cas, l'ennui, puisqu'il s'agit de cela, c'est que derrière le verbe on ne peut s'empêcher de voir leur tronche publique, ce qui ne va pas s'en causer du tort à l'imaginaire. Pour moi ces deux contemporains sont avant tout des hommes d'images qui ont en commun la capacité à narrer l'ère du vide ambiant et à transformer leurs lecteurs en sujets contemplatifs.

Malgré tout, au détour de certains passages, on finira bien par leur trouver quelques vertus, comme la causticité. Bien maigre consolation car déception, les voilá, nous dit-on, assagis. Au vu des baillements que me tire leur lecture enchaînée, on finirait presque par regretter le style forcé qui les caractérisait autrefois.

Artefact médiatique, "Un roman français" n'en a que l'ambition et quitte ici à donner mon avis, je préfère de loin le territoire à ces deux piètres cartes. Mauvaise pioche.

"Officiellement rien n'est décidé. Mais c'est désormais une question d'autorité présidentielle : le chef de l'Etat n'a guère d'autre choix que de séparer de son Premier ministre".

On a vu plus lumineux comme analyse !

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/sarkozy-fillon-la-fin_918248.html

" Nous avons actuellement dans le service plusieurs minitels (au moins 3). Sont-ils encore utilisés ? Si ces minitels ne sont plus utilisés, ceux-ci représentant un coût d'abonnement (16 euros 49 HT par mois), je peux entreprendre des démarches auprès de France-Télécom afin d'en résilier l'abonnement (éventuellement en garder un "au cas où") " 

Allez, bonne journée !

Le scénario, toujours le même, est toujours aussi efficace. L'Amérique en crise se voit punie par des phénomènes cataclysmiques extérieurs. Ici pas de méchants convoqués, c'est le ciel qui nous tombe sur la tête, ou plus exactement la terre qui se dérobe sous nos yeux ébahis.

A y repenser le film Home diffusé au printemps dernier reprenait un peu la même trame, les effets spéciaux en moins. Combien de fois faudra-t-il vous le répéter : si on ne fait rien "on va tous creuver" à moins que vous n'ayez un milliard de dollars en poche, alors peut être, vous pourrez vous en sortir. Et encore, ce n'est pas certain.

Alléluia, jusqu'au bout du film les téléphones portables continueront malgré tout à fonctionner. Ouf, le monde est sauvé. Merci SFR, Bouygues et Orange.

En sortant de la salle, devant mon kebab frites (mondialisation oblige), je repensais au Livre de Michel Beaud "le basculement du Monde" qui en 1998, annonçait la mutation actuelle bien avant que deux tours jumelles ne s'effondrent Outre-Atlantique.

Je me disais que nous autres occidentaux malgré nos imageries sophistiquées, ils nous est devenu difficile d'imaginer le monde d'après. Et pour cause, celui-ci se fait désormais en partie en dehors de nous. Mauvaise nouvelle pour tous les opprimés. Pour eux, le pessimisme est devenu une obligation.

Et pour ceux qui n'auraient pas encore compris, certaines grosses productions sont là pour le leur rappeler. "Après notre génération, ce sera forcément le déluge". Bonjour la joie, surtout pour les générations qui tentent de se faire une place.

Pour en revenir au livre de Beaud, je retiens surtout que les crises répétées du capitalisme nous laissent sans repères".

Ma crainte c'est que cette absence de grands discours n'ouvre la voie aux fondamentalismes en tous genres. C'est du côté de la Bible, que le réalisateur Roland Emmerich nous embarque, il faut dire avec une certaine Maestria. Enfin la Bible, dans une version new age. Ici le monde doit son salut grâce à l'armée, à la haute technologie et au savoir-faire des Chinois. Il parait qu'il s'agit d'un film de divertissement...

Jolie fable capitaliste qui démontre qu'en ce 11 novembre, le combat n'est pas terminé. Non pour moi le monde ne va pas disparaitre, il est juste en transition. Une génération a du mal à imaginer l'avenir sans elle, la suivante n'est pas encore prête. C'est cette distance qui existe actuellement entre générations et qui explique bien des maux.

Un nouveau monde apparait et il n'est pas dit qu'il sera meilleur ou plus mauvais. Tout dépendra de notre aptitude à nous imaginer un avenir collectif.

A cet égard, un film comme 2012 est symptomatique d'une incapacité à se projeter dans l'avenir. La technologie tout comme le rythme haletant ne sont ici d'aucun secours pour l'esprit.

Sitôt rentré avec un léger mal de crane, je me suis précipité sur ma bibliothèque pour me réconforter. Ouf sauvé, tout était en ordre.

PS : Dans le genre Amérique dégingandée, je vous suggère plutôt de voir le Road movie away go home. Un vrai bonheur.

En y repensant, je comprends mieux pourquoi j'ai mal au crane ce matin. Sans douta aussi le fait de s'être couché tard hier, n'arrange pas les choses.