le blog des Universités populaires


Copte-Rendu du 4ième Printemps des Universités Populaires, qui s'est déroulé fin juin à Bobigny, organisé par l'Université Citoyenne et Populaire de Seine Saint Denis (UCP 93). C'est l'UP de Bruxelles qui prendra la relève de l'organisation l'an prochain...


4ième Printemps des UP – Bobigny – 26/28 juin 2009

Par Michel Tozzi, UP de Narbonne

  
Le 4ième Printemps des UP alternatives se situant dans le sillage du mouvement initié en 2002 par l’UP de Caen (car il existe d’autres types d’UP), a été organisé par l’Université citoyenne et populaire du 93 (UCP 93), et ouverte par son président, José Tovar, au chef-lieu du département (Bobigny), du 26 au 28 juin 2009. Il a réuni une cinquantaine de personnes autour de 14 UP représentées. Il s’inscrit dans un mouvement qui s’amplifie, puisque de nouvelles UP se sont créées (comme l’UP anarchiste de Seine-Saint-Denis), où vont l’être (comme l’UP de Paris 8, ou l’université du savoir des vieux et vieilles, dite des Babayagas). La convivialité était fort présente pendant les repas, et lors d’un spectacle donné pour l’UP le samedi soir par la compagnie très engagée politiquement « Jolies mômes »… Une subvention du Conseil général permettait d’assurer la logistique. 

 

Par Michel Tozzi, UP Narbonne et Perpignan


Les UP, entre tradition et modernité  Rapport au savoir et rapport au pouvoir

Première question : 

Les Universités Populaires (UP) se situent et se réclament de plusieurs  traditions, mais invoquent beaucoup l’éducation populaire. Il y a historiquement dans cette éducation populaire deux influences : 

- celle de l’idéologie des Lumières, d’orientation républicaine, qui cherche à diffuser le savoir à tous par l’instruction magistrale; les plus grands savants de la République mette le patrimoine universel à disposition du peuple ; 

- celles de l’éducation nouvelle, plus récente, d’orientation démocrate, qui cherche à ce que le peuple s’approprie ce savoir, en s’appuyant sur des méthodes actives et une conception socio-constructiviste de l’apprentissage.

La rencontre de ces traditions est en France assez explosive : cela donne d’un côté le cours magistral de haut niveau des républicains, de l’autrel’atelier des pédagogues où se construit collectivement le savoir et son appropriation. 

Le style de M. Onfray est significatif de cette hésitation, qui esquisse un compromis : une demi heure de conférence, et une heure de débat à partir de cet apport. 

La question est de savoir comment se situer théoriquement, politiquement et pédagogiquement dans cette articulation certainement souhaitable, mais difficile, entre le cours et l’atelier. Où comment diffuser un savoir pour qu’on se l’approprie vraiment ? 

Les universités populaires alternatives en France, par Philippe Corcuff.

Des universités hors de l’université publique ? Des lieux alternatifs et libertaires de production et d’appropriation de savoirs critiques ? La réactivation des Universités populaires en France par le philosophe Michel Onfray à Caen en octobre 2002 a ouvert un champ de questionnements et de pratiques. Philippe Corcuff, co-fondateur de l’Université Populaire de Lyon (créée en janvier 2005), revient ici sur une série d’enjeux et de problèmes de ces expériences.


 

Un autre modèle est-il possible ?
Les universités populaires (UP) ont une histoire ancienne en France, au moment de l’Affaire Dreyfus. Á l’initiative de Georges Deherme (1870-1937), ouvrier typographe libertaire, la première université populaire parisienne est ainsi inaugurée en octobre 1899. Il s’agissait d’instaurer un lieu de rencontre entre intellectuels républicains et ouvriers. Michel Onfray a relancé cette tradition à Caen en octobre 2002 , l’UP de Lyon s’inscrivant dans son sillage sous l’impulsion de Françoise Bressat . Aujourd’hui cette mouvance d’expériences indépendantes et alternatives francophones a diversifié ses ramifications : Aix, Arles, Arras, Avignon, Grenoble, Hauts-de-Seine (92), Montpellier, Narbonne, Nice, Perpignan, Saint-Brieuc, mais aussi l’Île Maurice et Boston. D’autres sont en préparation (Nîmes, Valenciennes…). Elles se distinguent d’UP plus traditionnelles qui avaient perduré en France, notamment dans le sillage du christianisme social, par la gratuité de l’accès et le bénévolat des enseignants, comme par leur orientation critique et un certain ancrage universitaire des savoirs mis à disposition. Le réseau des nouvelles UP alternative est peu formalisé, ces UP entretenant entre elles des liens lâches et souples. Depuis juin 2006, un « Printemps des Universités Populaires » les réunit annuellement. Par ailleurs, un site vient d’être constitué pour rassembler les informations et faire circuler les initiatives : la « Plateforme d’échange des universités populaires indépendantes et alternatives » . 
 
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