Lettre 43

J'ai aidé hier Christian, mon ami sculpteur, à monter une expo à Genève (Europ'Art).

Les places sont chères : j'étais perplexe devant cette nouvelle tendance ou l'artiste devient la "vache à lait" des galeristes et autres foires à l'Art.
Les macros rigolent en mangeant des carottes.
Je ne leur jette pas la pierre, c'est la loi des vases communiquants, chacun s'y retrouve.
Le point positif est que l'Art a bien sa place dans le marché... et quel marché !
La côte prend le pas sur la poésie, dollars et du cochon !
J'espère qu'il va vendre ne serait-ce qu'une pièce, cela rembourserait au moins ses frais.
Ça me fait mal au coeur de voir toute cette énergie dépensée, tous ces espoirs accrochés au cou des parcmètres en queue de pie. 

Demain, vernissage... instant fatidique...


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Je partage votre perplexité, s'il y a marché, la loi du marché favorise les intermédiaires.
Regardons la grande distribution...
Les producteurs s'y retrouvent-ils ? Ils deviennent esclaves. 

Ce système ne me fait pas envie, je préfère la liberté de votre ami chanteur des rues, le public qu'il rencontre, peu nombreux mais si attachant, est sa richesse.

Je veux etre sculpteur de rue... sourire. 
Parce que j'aime les autres et je me moque des euros, de la célébrité.
Je vais aller travailler sur un marché paysan, du producteur au consommateur.
J'ai déjà fait quelques pas en live, sur des foires.
il faut que je réfléchisse à la mise en scène (bande son, éclairages.....ambiance).  Je voudrais construire mes interventions comme un spectacle dans lequel le public puisse entrer et que je réflechisse aux lieux ....