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La prime à la casse, ça marche, oui mais…


Dans le cadre de la préparation du dossier « la crise économique et sociale à Rezé », nous avons souhaité rencontrer les acteurs du secteur automobile pour les interroger sur le bien-fondé de la prime à la casse décidée par le gouvernement en décembre dernier.



La prime à la casse, ça marche, oui mais…

Lors de la cérémonie des vœux de la mairie aux entreprises, nous avons échangé avec les quelques concessionnaires présents au sujet de la visite dans une concession Renault à Argenteuil (Val d'Oise) de Patrick Devedjian, le ministre chargé du plan de relance.

Au cours de son passage, celui-ci expliquait que la prime à la casse avait "un effet extrêmement heureux" et saluait  « une attitude intelligente consistant à déstocker très rapidement pour réagir à la crise ». Citant le cas d’Argenteuil, 40 % des 67 ventes aux particuliers ont été motivées par la prime à la casse.

Dans le même ordre d’idée, Luc Chatel, secrétaire d’Etat chargé de la Consommation est de ceux qui pensent que « la prime à la casse, ça marche et c’est gagnant pour le consommateur ».

Manifestement, les concessionnaires de Rezé que nous avons rencontrés ont une appréciation différente de la situation. Ils ont refusé que nous tournions quelques images, car selon eux, « il n’y a que du malheur à raconter ». Cependant ils ont bien voulu nous expliquer la situation qu’ils vivent.

Ils nous ont confirmé que la prime à la casse fonctionne bel et bien et permet de maintenir les niveaux de vente. Cependant la demande s’est déplacée vers des véhicules d’entrée de gamme sur lesquels les marges sont réduites, voire nulles. "Il n'y a rien à gagner à vendre ce type de voitures".

Par ailleurs, toujours selon eux, il n’existerait pas de stocks. Les délais d’acquisition sont toujours les mêmes. De toute façon les petites voitures sont fabriquées dans les Pays de l’Est et par conséquent, ne produisent que peu de richesse en France. 

De ce point de vue, la prime à la casse semble profiter en premier lieux aux actionnaires, aux grands groupes, aux consommateurs, mais pas aux intermédiaires locaux.

Le quotidien économique les Echos du 8 janvier 2009 relève qu'après un effondrement de 22,2% en octobre, la production automobile a encore cédé 8,1% en novembre. "Décembre devrait être pire après la décision des constructeurs de de fermer leurs sites de production pendant plusieurs semaines autour de Noël".

La crise dans l’automobile semble donc avant tout significative d’une modification profonde de la chaîne de valeur qui se déplace au détriment des territoires locaux. En Pays de la Loire 48.000 personnes travaillent dans l'automobile.

En 2008, les groupes Renault et Peugeot ont dégagé respectivement un bénéfice net de 1.807 Milliards d’euros et de 384 Millions d’euros.

Vendredi 9 Janvier 2009
Walter B

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