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Éléments de repérage à propos de « la semaine de 4 jours »

Document réalisé à partir d'une synthèse d'articles de presse




Éléments de repérage à propos de « la semaine de 4 jours »

La réforme des nouveaux horaires dans les écoles, avec semaine de quatre jours et heures de soutien scolaire entre donc en vigueur cette année.

Annoncée en 2007 par le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, la suppression du samedi matin à l'école primaire a pour objectif de libérer deux heures qui devront être consacrées par les enseignants aux élèves en difficulté, sous la forme d'une " aide personnalisée".

Même si les maires sont en général plutôt favorables au soutien scolaire assuré par des enseignants (plutôt que pris en charge par le secteur privé), elles n'ont pas eu le temps suffisant pour s’adapter.

Mais sur le fond le projet ne fait pas non plus l’unanimité.

Il ne faut pas chercher du côté des parents, qui selon un sondage de TNS/Sofrès seraient 72 % à approuver la semaine de quatre jours, contre 26 % critiques.

Les experts font partie des critiques. Pour certains chronobiologistes la semaine de quatre jours est une catastrophe du point de vue de l'intérêt des enfants et servirait surtout les intérêts des parents.

Pour François Testu, spécialiste français des rythmes scolaires, ce changement ne respecte pas le rythme de vie des enfants et notamment des plus jeunes, avant 12 ans. Alors que les enfants ont besoin d’avoir des rythmes, elle crée des ruptures, avec le mercredi et le week-end. Il fait également remarquer qu’il a été démontré que les enfants ne se couchent pas plus tôt les soirs où ils travaillent le lendemain.

Pour lui, les bouleversements seront d'autant plus dommageables que les enfants seront originaires de milieux socio-économiques, familiaux et culturels défavorisés.

D’autres observateurs font observer que la journée scolaire est trop longue et qu’elle est génératrice chez de nombreux enfants d’épuisement, de stress, de démotivation et de « désamour » pour l’école. A cette contrainte il faut parfois ajouter une heure de devoirs à la maison ou davantage, la durée du transport entre la maison et l’école, et, pour beaucoup, le temps de la cantine.

Aussi, selon eux, ce serait sans doute à l’allègement de la journée qu’il aurait fallu s’atteler. Or l’effet de cette réforme va dans le sens inverse. En réduisant le nombre d’heures de cours, les enseignants essaient de faire en quatre jours ce qu’ils faisaient en quatre jours et demi.

Alors pourquoi ces changements ? Des raisons économiques et politiques sont avancées. Pour Testut, on aurait voulu, par démagogie faire plaisir à des parents dont la plupart n'ont absolument pas réalisé de quoi il retournait.

Il ne s’agit pas des seules motivations. Les deux heures gagnées sont redistribuées sous forme de soutien scolaire pour tenter de résoudre l’échec scolaire.

Pour l’éducation, la mise en place de la réforme constitue un véritable casse-tête à résoudre. Pour elle, la difficulté est de savoir où placer les deux heures de soutien personnalisé. Il semble que dans la plupart des cas l’on se dirige vers du soutien durant la pause du midi, ou bien le mercredi.

Certains estiment qu’utiliser une partie de la pause déjeuner est une ineptie. La solution la moins préjudiciable serait le mercredi. Les chronobiologistes plaident avant tout pour un allégement de la journée.

Il faut que ce soutien se mette en place en tenant compte des contraintes de chacun, des familles mais aussi des mairies pour qui cela n’est pas toujours simple.

Pour Claude Gabillard, maire (PS) de Drefféac (Loire-Atlantique), 1.500 habitants, ce sont les petites communes rurales qui vont connaître le plus de difficultés.

"Si on veut mettre 30 minutes de soutien le midi, alors que les enfants ont une heure et demie pour manger, comment faire pour assurer un service à la carte?", interroge-t-il. "Des heures de soutien le mercredi matin ? Ca voudrait dire un car pour quelques élèves seulement, ce qui a un coût supplémentaire, ou alors laisser les parents emmener leurs enfants à l'école?".

Tout ceci rend forcément plus complexe l’organisation du travail des personnels scolaires et peut induire un cout à la charge des collectivités. Elles peuvent aussi repenser leur organisation, en réaffectant les agents sur de nouvelles missions, par exemple en décidant de ne plus faire d’entretien des locaux le samedi, ou en organisant des animations périscolaires.

Quelque soit l’opinion que l’on porte sur cette nouvelle organisation, celle-ci à l’évidence semble rebattre en profondeur les cartes du système scolaire.
 

Dimanche 14 Septembre 2008
Walter B

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